Ils s’inquiètent pour l’avenir de l’Anse aux Moines
Décryptage de l’article du Télégramme daté du 1er août 2025 à lire ici :
L’association Sauvons Tahiti l’Anse aux Moines, à Plérin, s’inquiète du devenir de l’Anse et de la digue, interdite au public pour raisons de sécurité, ne permettant l’accès à la plage qu’à marée basse. La Ville explique attendre l’étude sur le recul du trait de côte pour prendre des décisions.
Ils ont créé l’association en février pour défendre l’Anse aux Moines, à Plérin, « et protéger ce qu’on pouvait encore protéger », rappelle Patrice Caderon, coprésident de l’association Sauvons Tahiti l’Anse aux Moines (STAM). Quelques mois plus tard, la décision de la municipalité de vendre le chemin des Trois Plages et la falaise qui surplombe l’Anse à la Vierge suscite chez eux de très fortes inquiétudes.
Le vice-président de l’association, s’appuyant sur le cadastre croisé à des images satellites, pense que la mairie a vendu « une partie de la digue-promenade en vendant les 4 401 m2 de terrain. Elle ne conserve qu’une bande de 1 m en bord de digue côté mer. »
Complément d’information STAM :
En plus du sentier des trois plages (parcelle AL 956), ce sont les parcelles AL 952, AL953, AL 958, AL 959 et AL 1341 qui ont été vendues.
Or, les images des parcelles cadastrales AL 952 et AL 953 superposées aux images satellites “laissent supposer” qu’une partie de l’ouvrage public est bel et bien cédée à une personne privée.


Complément d’information STAM :
La division évoquée par Monsieur Laporte est celle réalisée par un géomètre expert qui a scindé la parcelle AL 954 en deux parcelles AL 1341 et 1342.
Attention si le géomètre expert a mis à jour la dénomination de la parcelle 1341 en précisant qu’il s’agit de la digue, cela n’a pas été fait sur les parcelles 952 et 953 qui portent elles aussi une partie de cette digue promenade (Cf images satellites & cadastre).
CONSEIL MUNICIPAL DU 30 JUIN 2025
FEUILLES VERTES CADASTRE
DOCUMENTS GEOMETRE
« La mairie se désengage complètement »
« Pour la municipalité, toute cette falaise est risquée et elle se désengage complètement », pointe le coprésident de STAM, association qui compte plus de 250 adhérents. S’il reconnaît la complexité du dossier concernant l’Anse à la Vierge, il rappelle que de nombreuses préconisations ont été faites pour l’Anse aux Moines. « Dès 2020, un rapport des ingénieurs-conseils de Géolithe préconisait la mise en place de grillages ou de filets ancrés pour éviter une érosion de la falaise. Il conseillait aussi de régler le problème des réseaux d’eaux sous-dimensionnés. »
Si une fissure, apparue fin 2019, a bien été traitée par la mairie, ce n’est pas le cas pour la seconde, existante depuis 2022. Et les préconisations de Géolithe n’ont pas été suivies d’effet. « Ils ont traité la conséquence mais pas les causes », déplore Patrice Caderon.
(Lire notre article “Tahiti Anse aux Moines l’implication des réseaux d’eaux dans les “désordres. Ce que disent les études Géotechniques ” ici).
L’étude sur le recul du trait de côte attendue
« Le site de l’Anse aux Moines s’est fortement dégradé ces dernières années et nous a obligé à fermer l’accès », pose, de son côté, Pascal Laporte. « Aujourd’hui, on a une problématique de falaise, pour lequel on doit faire avec un principe de précaution. Et aussi une problématique de ruissellement pour lequel une rencontre est prévue avec l’agglomé- ration. »
Si la municipalité a budgété un peu plus de 800 000 € de travaux pour reprendre la digue, Pascal Laporte explique que la Ville attend, avant tout, le résultat de l’étude sur le recul du trait de côte lancée par l’agglomération. « On a déjà fait des travaux ces dernières années. Aujourd’hui, on a besoin d’en savoir plus sur la pérennité de l’ouvrage et de la falaise pour prendre des décisions qui auront un effet à long terme. »
Un courrier envoyé au préfet
« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, disait Molière. Depuis longtemps la mairie nous dit que l’Anse aux Moines est un site dangereux. Mais la réalité, c’est qu’on a eu deux fissures et quelques chutes de pierre lors d’une opération de débroussaillage, c’est tout », rappelle-t-on du côté de l’association. « Les rapports récents ne font état d’aucun risque à l’Anse aux Moines concernant le recul du trait de côte. » La réouverture de la digue, fermée au public depuis fin 2022, ne semble pas pour tout de suite. « On va voir pour améliorer l’accès par les Nouëlles », annonce d’ailleurs Pascal Laporte. « Beaucoup de sites, ailleurs en Bretagne, ne sont accessibles que pendant les marées. » L’association a, de son côté, envoyé un courrier au préfet des Côtes-d’Armor pour l’alerter sur la situation de l’Anse aux Moines et solliciter un rendez-vous.
Complément d’information STAM :
Pourquoi encore attendre ?
Les études sur le recul du trait de côte ont déjà été mises à jour par la DICRIM en janvier 2025.
Sur ce document il apparaît clairement que l’Anse aux Moines n’est pas soumise à ce risque naturel !
(Lisez notre article :”La falaise magique ou le recul du trait de côte vu par la mairie de Plérin” ici.)
Vous y trouverez une analyse de la communication surprenante de la mairie concernant l’Anse aux Moines. C’est cette communication “orientée” et “partiale” qui nous a fait évoquer la citation de Molière “Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage”

Le document complet de la DICRIM
A lire aussi :
Le sentier de l’Anse aux Moines, à Plérin, définitivement fermé

“Fermé fin 2022, le temps d’un diagnostic par le cabinet Géolithe, l’accès à la plage de l’Anse aux Moines ne rouvrira pas. Le collectif de riverains qui réclamait des travaux pour remise en service en a été avisé mardi”.